jeudi 14 mai 2020

Etrange odeur: Paris s’inquiète

Usine Boreali à Stenungsund Suède

Dimanche 10 mai 2020 vers 22h, à la veille du déconfinement, quelle est cette curieuse et désagréable odeur ressentie de Lille jusqu'à Nantes en passant pas la région parisienne? Pollution atmosphérique, incident chimique ou dégazage volontaire?



Plusieurs habitants d’Ile-de-France rapportent avoir vu un ciel jaunâtre, du brouillard et surtout avoir senti une odeur particulière, âcre, irritante. 

Une habitante de Bagnolet dit avoir été prise à la gorge par une odeur nauséabonde étouffante. L'odeur a persisté pendant presque 3 heures. Le lendemain un de ses proches ressentait des picotement aux poumons




Le laboratoire central de la préfecture de Police de Paris annonce ne pas avoir identifié de composés particuliers qui auraient pu être à l'origine de cette pollution atmosphérique. Pourtant des particules fines ont bien été enregistrées sur tous les capteurs d'Airparif de Paris, le dimanche 10 mai 2020 vers  22h00 sans être identifiées .






Les pompiers alertés ont déclaré que cette odeur pourrait être due au débordement des égouts, le brassages des réseaux d’assainissement aurait fait remonter les gaz de décomposition à cause des fortes pluies

Le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire déclare que "L'odeur de soufre était reconnaissable mais la concentration très très faible". Il ajoute que deux hypothèses étaient envisagées, "la source assainissement" des eaux usées, et "un nuage de dioxyde de soufre qui arrive de l'étranger". Selon Emmanuel Grégoire ainsi que la préfecture de police "aucun incendie ou incident industriel n’a été signalé"

Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS au laboratoire de physique et chimie de l’environnement et de l’espace n'est pas convaincu par la piste du réseau d’assainissement, il a une autre hypothèse: "un rejet en douce, ponctuel, comme une centrale d’appoint ou un incinérateur qui se remet en marche et dont les panaches auraient été dispersés par le vent"

L'explication sur le débordement des égouts parisiens ne tient pas la route au vu de l'étendue géographique où cette odeur a été ressentie. Qu'en est il d'un potentiel incident industriel ?

Si Emmanuel Grégoire et la préfecture de police déclarent "qu'aucun incendie ou incident industriel n’a été signalé", il s'avère que le Samedi 10 mai 2020 à 20h45 un incendie s'était déclenché dans l'usine de plastique de Boreali à Stenungsund près de Göteborg en Suède. 
L'incendie est maîtrisé le dimanche 10 mai 2020 à 05h15. Tous les habitants de la région ont été invités à ne pas sortir de chez eux et à fermer les fenêtres.

L'usine va ensuite procéder dimanche au torchage et déclare faire son possible pour minimiser les éruptions et regrette les perturbations occasionnées.

Des études sont en cours en Suède pour voir l'impact de cet incendie.



Comment se fait il que ni la mairie ni la préfecture de police de Paris, ni les pompiers  n'évoquent cet incident dans leurs listes d'hypothèses?
Plus grave encore, aucune alerte de l'armée. Imaginons que l'on ait eu affaire à une attaque bactériologique ou chimique ?



Plusieurs centaines de personnes ont inhalé un produit irritant et personne n'a pu, à ce jour, les rassurer en donnant sa composition et sa potentielle nocivité.



En France il semble que les autorités pensent que les nuages toxiques et les virus ne franchissent pas les frontières.

dimanche 10 mai 2020

France: Covid-19 et secret défense




A ce jour plus de 4,6 milliards de personnes sont confinées dans le monde pour faire face à la pandémie de Covid-19. Cette maladie infectieuse émergente, provoquée par le coronavirus SARS-CoV2, est apparue, officiellement, le 17 novembre 2019 à Wuhan en Chine. 

Le bilan, provisoire et certainement sous-estimé, au 10 mai 2020 est de 282 918 morts dans plus de 180 pays avec une expansion fulgurante. 

Officiellement, en France les trois premiers cas de Covid-19 apparaissent le 24 janvier 2020, ce sont aussi les premiers cas annoncés en Europe. Un français d'origine chinoise et deux touristes chinois ayant séjourné à Wuhan. L'un des trois va mourir le 14 février. 

Le 3 mai 2020, le Pr Cohen (chef du service réanimation des hôpitaux Avicenne à Bobigny, et Jean Verdier à Bondy, en Seine-Saint-Denis) affirme qu'il y avait un cas de Covid-19 en France dès le 27 décembre. Il a refait des tests PCR sur les échantillons de plusieurs patients hospitalisés pour pneumonie atypique entre décembre et janvier dernier. Un de ces patients a été testé positif au covid-19 et cet homme de 43 ans n’avait pas voyagé en Chine. 

Le 7 mai 2020 c'est en Alsace que des tests sont effectués à postériori montrant un cas de Covid-19 qui remonte au 02 Décembre 2019 et deux cas de suspicion de coronavirus en date des 16 et 17 novembre 2019.

Ce virus a-t-il pu circuler en France dès le mois de Novembre 2019? voire dès fin Octobre 2019? Tout porte à le croire.


Les 7ème jeux mondiaux militaires d'été se sont déroulés du 18 au 27 octobre 2019 en Chine à Wuhan épicentre de la pandémie du Covid-19 et ont rassemblé environ 10 000 sportifs et accompagnateurs venant de près de 110 pays. Pour la première fois la rencontre était ouverte au public. La délégation française comptait 406 participants dont 281 athlètes. A ce titre, la France fut la 3ème nation engagée en nombre de participants après la Chine et le Brésil.

Elodie Clouvel, championne du monde de pentathlon, a participé à ces jeux et en est même revenue avec une médaille d'or. Elle révèle le 25 mars, dans une interview passée jusqu'ici inaperçue, qu'elle et son compagnon Valentin Beleau, également champion de pentathlon, ont contracté le Covid-19 à Wuhan ainsi que 52 autres gendarmes:

"Après ces Jeux mondiaux militaires on est tous tombés malades avec les mêmes symptômes. J'avais une grosse conjonctivite qui s'est transformée ensuite. J'ai eu des symptômes que je n'avais pas eu avant. Nous ne nous sommes pas plus inquiétés que cela parce qu'on en parlait pas encore (...) On a eu contact avec le médecin militaire récemment qui nous a dit qu'il pensait que nous l'avions eu car beaucoup de gens de notre délégation sont tombés malades"






Ces athlètes sont jeunes et en bonne forme physique ils ont pour la plupart dû développer une forme bénigne du Covid-19 qui a été confondue avec une grippe. Mais ils ont du inévitablement contaminer leur entourage familial et professionnel car les rencontres sportives ont continué de par le monde après celle de Wuhan. 

Dès lors l'hypothèse que ces athlètes militaires soient les vecteurs d'une propagation aussi rapide du virus dans autant de pays est beaucoup plus crédible que celle de touristes ou de personnes en déplacements professionnels.


Alors pourquoi n’a-t-elle pas été envisagée par les autorités sanitaires ?


Non seulement cette hypothèse n'a jamais été mise en avant, mais il n'y a eu aucune médiatisation de ces jeux. Jeux dans lesquels la France s'est pourtant honorablement illustrée finissant à la 4e place au classement des nations, comptabilisant 57 médailles, dont 13 en or, 20 en argent et 24 en bronze. 



Les athlètes eux même ont été d'une discrétion déconcertante sur leur séjour et leurs compétitions à Wuhan dans leurs divers réseaux sociaux. 


Il est difficile d'en savoir plus sur ces jeux avant ou après leur déroulement, nous n'avons pu que noter avec étonnement au cours de nos recherches que le commandant Laurent Germon, directeur technique adjoint des sports militaires du CNSD (Centre National Sport Défense) depuis 2016, a été affecté au bureau de la formation sportive de l'Ecole polytechnique en juillet 2019 quelques mois avant une rencontre internationale aussi importante dans laquelle le CNSD a un rôle essentiel. Le commandant Laurent Germon décède le 26 novembre 2019 suite à un accident de moto. Il aura droit à un article  laconique, furtif et indigne pour un militaire de son grade.


Depuis la révélation d'Elodie Clouvel, l'armée a demandé aux athlètes "de se taire" et a déclaré "que les athlètes qui ont participé à la compétition internationale à Wuhan ne seront pas testés".


La France a-t-elle envoyé ses athlètes participer à ces jeux en sachant qu'une épidémie était en cours en Chine?

Pourquoi ne pas avoir renforcé les contrôles aux aéroports pour les vols en provenance de Chine directement ou indirectement dès les premiers cas officiels en Chine ? 

A-t-on été frileux au regard de ce que Wuhan représente pour la France? En effet Wuhan est considérée comme la "plus française des villes chinoises", 800 français y vivraient et les domaines de coopération avec la France sont divers, variés et économiquement sensibles.

Ainsi, le 15 novembre 2020 une délégation de la mairie de Wuhan est reçue par François Durovray, président du département de l'Essonne, pour signer des accords de coopération dans les domaines culturels, économiques et universitaires (quelques jours avant un décret gouvernemental officialisant la création de la nouvelle université de Saclay impliquée dans les accords). Il est intéressant de noter que le département de l'Essonne est lourdement frappé par la pandémie.


Après Elodie Clouvel, des athlètes militaires d'autres pays (italiens espagnols, allemands) commencent à sortir de leur mutisme et se souviennent d'athlètes ayant eu des symptômes proches de ceux du Covid-19 qui ont été assimilés à une grippe.

Que le virus ai été propagé par les athlètes militaires en France dès octobre 2019 ou par des touristes début 2020, quel est l’intérêt de connaitre la date précise de l’arrivée du virus en France ? A ce stade cela n'aurait aucun impact sur la pandémie médicalement parlant, mais aurions nous pu mieux l’appréhender?

Des études ont établi que pour faire face à des virus pour lesquels il n’y a ni médicament ni vaccin, il faut utiliser très tôt des méthodes non pharmaceutiques NPI (non-pharmaceutical interventions): détection précoce et isolement des cas. Pour cela il faut avoir prévu suffisamment de masques, de tests de dépistage et de lieux de quarantaine, de respirateurs,de médicaments de réanimation etc..

Dès que l'arrivée du virus est connue ou soupçonnée, la mise en place de ces méthodes NPI permettent d'éviter un confinement strict et lorsqu'elles sont couplées au confinement, la lutte contre le virus est efficace, rapide et occasionne peu de morts comme on a pu le constater en Corée du Sud, à Singapour, à Taïwan, à Hongkong et en Allemagne.

Beaucoup de français, de toute sensibilité politique, s'accordent à dire que l’état français a eu une gestion catastrophique de cette pandémie. Le gouvernement explique avoir été pris de cours et a eu peu de temps pour réagir au vu de la date officielle des premiers cas qu'il avance. 
Même en retenant la date du 24 Janvier comme date officielle d'apparition du Covid-19 en France, la réaction n'a pas été à la hauteur. On espérait peut être que le virus serait bloqué par les frontières comme le nuage de Tchernobyl le fut en son temps ou que le virus provoquerait, comme le fait la grippe saisonnière chaque année, quelques décès qui seraient noyés dans la statistique des décès annuels. 
Le rapport coût de la prévention et risque de la pandémie a été mal évalué au vu des décès que l'on enregistre et de la catastrophe socio-économique qui se profile.

Si le gouvernement français savait que le virus circulait en France dès octobre 2019 sans avoir prévu tous les moyens pour y faire face, cela interrogerait sur sa responsabilité quant à l’expansion actuelle du virus et sur sa responsabilité quant au nombre de décès.

A la veille du déconfinement du 11 mai 2020, les français oscillent entre crainte, méfiance et colère.